• ANIMATION : Pourquoi ? Comment ?

    Aux origines :

    ·      L’Education Populaire :

    Il est possible de trouver la genèse et les fondements de l’Education Populaire à la période de la révolution française. En effet, en 1792 le rapport Condorcet traite de l’éducation pour tous les âges.

    Ce rapport qui fait référence postule que l’égalité est la condition de la Paix sociale. Ce principe premier aura pour conséquence de proposer l’usage d’une même langue et de préconiser un minimum culturel commun à tous (calcul, droits,... etc.).  Le même rapport considère que le comportement des citoyens est en jeu, « il faut des citoyens actifs » : lutte contre la misère, l’exclusion, l’incivisme,....

     

                Cependant, le souci d’éduquer le plus grand nombre, n’est pas l’exclusivité de la révolution française. En effet, bien souvent, les écoles paroissiales, souvent avec le soutien de la commune, sous l’ancien régime, nourrissaient la même ambition.

     

                Ces rapides précisions permettent d’affirmer que l’éducation populaire n’appartient pas et dépasse les tendances politiques, philosophiques, religieuses ou laïques. 

      

    ·      L’Education Nouvelle :

                Née de la pratique des pédagogies dites actives, l’éducation nouvelle repose sur la confiance dans les ressources propres à chaque personne. Elle propose un apprentissage à partir du réel et elle favorise le choix qui est la source de toute vraie motivation. Motivation perçue comme le moteur et la réserve qui permettront de fournir les efforts nécessaires à toute progression et croissance.  

                Désireuse de compléter les enseignements de type académique et les méthodes jugées trop didactiques, l’éducation nouvelle investit les domaines plus « périphériques » (activités artistiques, sociales, sportives, manuelles, …) dans une prétention d’éducation globale.

    Méfiante voir critique, vis-à-vis des punitions et notations qu’elle considère comme peu efficace pour l’acquisition des savoirs, l’éducation nouvelle privilégiera plutôt les critères d’épanouissement à celui de performance, de qualitatif à celui  de quantitatif, … etc.

     

     

    ·      La Jeunesse :

    Parce que plus faibles (abandonnés, orphelins, handicapés,... ), promesse d’avenir : « l’avenir de la nation », plus facile à rassembler, intéresser, mobiliser, influencer (?), … les plus jeunes, les enfants apparaissent bien logiquement et très tôt une cible privilégiée de l’Education Populaire.  

                Ces pédagogies furent principalement expérimentées dans des lieux où les enfants vivaient en permanence : orphelinats et internats mais aussi là où ils ne pouvaient être contraint de venir spécialement les patronages.

     

     

     

    Une façon d’agir :

     

    ·       Fruit des utopies politiques, idéologiques et éducatives, l’éducation populaire ne pouvait reproduire le modèle du préceptorat. Il fallait regrouper les personnes invitées à vivre un projet.  L’animation est née de la gestion des groupes.

    Par conséquent, on pourrait donc définir l’animation comme : « La promotion de la personne dans et par le groupe. »  Votre outil premier sera donc le groupe, mais n’oubliez jamais que l’objet de votre action, le bénéficiaire sera la personne (l’enfant, le jeune, l’ados,... la personne âgée), de ce fait, l’animation est bien une modalité d’action éducative au même titre que l’enseignement ou l’éducation spécialisée. 

    Cela aura une incidence pour l’animateur : sa place ! ! !

     

     

    ·      L’animateur et le groupe :

     

    Ce que n’est pas l’animateur :

                Un agent d’ambiance, un « Gentil Organisateur », un bouffon, un amuseur, un comique troupier, un parent de remplacement, un « enseignant mais autrement », un moniteur d’activité, un éducateur spécialisé, une assistante sociale, un sympathique qui « flique », un chanteur,.....

     

     

    Ce qu’on est en droit d’attendre de lui :

                La connaissance et la maîtrise de son groupe, sans oublier qu’il n’est pas possible de s’occuper des autres si l’on n’est pas, d’abord, responsable de soi.

    D’être garant de l’intégrité et la sécurité du groupe et de chacun en étant sécurisant, en acceptant ses propres limites et celles des autres. 

    De connaître les personnes qui composent son groupe en les regardant d’une manière bienveillante, sécurisante et souriante.

    D’être garant d’un certain esprit (Donner une âme à ce que l’on fait !)

      

    Ce qu’il ne doit jamais oublier :

                Qu’il est l’égal des autres même s’il a des responsabilités : « Tous les hommes naissent libres et égaux »

    Qu’il ne travaille pas seul, mais toujours en équipe ; à quoi bon être professionnel du groupe si l’on ne se ressource pas dans un groupe ?   

    Qu’il est un militant ou tout du moins volontaire car on ne motive que si l’on est motivé. L’objectif est d’aider chacun à donner le meilleur de lui-même.

    Que l’autorité se reçoit des autres à l’inverse de la discipline qui s’impose - pas question de jouer au petit chef !

    Que le groupe aurait pu exister sans lui (attention aux gourous ! [chef de secte]). Le groupe n’existe donc pas par l’animateur, ni pour l’animateur. Animer c’est donc SERVIR !

    Que le plus faible ou le moins aidé est une richesse pour le groupe car c’est par lui que le plus aidés peut progresser et assimiler en l’aidant. Il permet aussi, parfois, de savoir apprécier et accepter ses richesses et ses pauvretés.

     

     

    ·      Quelques principes de base : 

    La dynamique des groupes est l’incontournable outil de l’animateur. Incontournable mais pas exclusif bien sûr.

    Ce que l’animateur doit toujours savoir, c’est comment dynamiser, entraîner, encourager, motiver,... le groupe.

    Il existe des techniques qu’il faudra connaître petit à petit mais chacun doit faire selon ce qu’il est, selon ce qu’il a comme aptitude. Par exemple : l’animateur qui a une petite voix ne pourra pas parler fort afin de couvrir trop de bruit au réfectoire ; il lui faudra alors trouver une astuce pour attirer l’attention et se faire entendre (le sifflet ou le « chut » ne seront pas du plus original). 

    Créer, inventer, imaginer, improviser seront les alliés permanents de l’animateur. Cela ne se fait bien qu’en équipe.

    Surtout, l’animateur doit trouver sa joie dans le « faire-faire », le « permettre de faire » Ce n’est pas quand il est sur scène que l’animateur se repère, mais bien plus dans son aptitude à entraîner, susciter, le goût de faire et surtout le goût de donner le meilleur de soi. Sur la base de cet échange, l’animation ne peut pas laisser indemne celui qui la pratique. Il n’y a donc pas d’animateur qui ne se laisse pas toucher par son activité et ce qui s’y est passé !

     

     

    Un métier :

    ·      Un marché :  

    Le monde des associations :

    Plusieurs fédérations existent les plus connues sont (liste non exhaustive) : La Fédération Sportive et Culturelle de France (F.S.C.F.) [catholiques], l’Union Française des Centres de Vacances (U.F.C.V.) [laïque], les Francas [communistes], la Fédération des Œuvres Laïcs (F.O.L.) [socialistes], Léo Lagrange [socialistes, ex SFIO], le Scoutisme Français qui est composé des Guides et Scouts de France [catholiques], des Scouts Unionistes de France [protestants], des Eclaireurs de France [laïques], les Scouts musulmans de France [musulmans] La liste est loin d’être complète mais elle permet de voire que l’animation n’est pas neutre et que la diversité des pensées qui sont à l’origine de la diversité honore la démocratie et la république.

     

     

    Les logiques commerciales :

    Le tourisme est très en compétition économique. Il y a beaucoup d’associations qui sont sur le marché, par exemple l’U.C.P.A qui est partenaire de la F.S.C.F. Des associations étaient à l’origine des sociétés. C’est le cas du Club Med.

    Des entreprises souhaitent faire de l’animation, c’est nouveau. Pensons aux « goûters –anniversaires » Mac Do, mais aussi aux « clubs occupationnels » qui se trouvent dans les grandes surfaces ou les grands magasins pour libérer les parents le temps de faire leurs courses.

    On peut s’interroger sur le type d’animation qui est proposé dans le monde commercial. En effet, qu’en est-il des valeurs, du projet (voir l’utopie) qui la sous-tend ? Peut-on toujours parler d’animation ? Pourtant le recrutement peut se faire sur la base des dispositions Jeunesse et Sports.  

                D’autres réalités pourraient être prises en compte par exemple les politiques territoriales et les délégations de services publics.

     

     

    ·      Un statut qui passe par une réalité sociale et salariale : 

    Le militant :

    Il a le droit, sinon le devoir, de participer aux décisions au titre de son adhésion. Il est en droit d’attendre une reconnaissance pour son engagement, un soutien pour sa formation voire une juste gratification (pas forcément économique mais aussi une valorisation).

    Actuellement, en France, le volontariat trouve une reconnaissance qui se précise par un encadrement législatif en cours d’évolution.

     

     

    Le contrat de travail :

    Il concerne ceux qui sont embauchés soit par une association, soit par une entreprise à but lucratif ou bien encore une collectivité territoriale. Dans ce cas s’appliquent les droits sociaux et salariaux. Le recours sera toujours la Direction Départementale du Travail. Certaines grandes fédérations ont des représentants syndicaux et ont signé des conventions collectives qui s’imposent à la fois aux salariés comme aux employeurs.

     

    P. Christophe BOUDEREAUX


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