• LA PATERNITE DE JOSEPH

    LA PATERNITE DE JOSEPH

    C’est déjà le temps de l’Avent, il faut faire sa crèche (cf. message 2004) en vue de cette si belle et  populaire fête de Noël. En fait, j’en ai plusieurs chez moi. La crèche  malgache offerte par mon amie est placée dans mon oratoire. Cette année, sur une étagère de bibliothèque, libérée pour l’occasion, j’ai décidé de placer une crèche plus traditionnelle que l’année dernière. Avec précaution j’ai sorti dans le désordre chaque santon : l’ange, le mouton (cf. message 2006), le berger et son chien (cf. messages 2003 et 2007), l’âne (cf. message 2005) et le bœuf et la sainte famille bien sûr.

     

    Je pensais que pour que mon message ait un effet bœuf Il m’aurait suffit de deviser sur l’honorable bovin. Cependant mes méditations m’ont conduit à regarder avec insistance, reconnais-sance et admiration l’époux de la Vierge Marie : Joseph.  

     

    Cet homme juste à l’instant de la venue au monde de l’Enfant savait bien que ce dernier était fruit du Saint-Esprit. Il n’est pas le père de celui auquel pourtant il donnera son nom : Jésus,  faisant de Lui non seulement un descendant de David, mais surtout, à cet instant, son enfant acceptant en tant que père sur la terre la charge de protection et d’éducation.  

     

    «Père» … Ce soir, le mot résonne fort en mon cœur. Est-ce parce que j’ai été conduit à devoir quitter mes nombreux protégés de la Fondation des Orphelins Apprentis d’Auteuil ? Est-ce parce qu’à plusieurs reprises, cette année encore, des jeunes avec lesquels j’ai eu un accompagnement très fort m’ont demandé de les accompagner une fois de plus pour un événement décisif de leurs vies (mariages, baptêmes, …) ? J’éprouve pour tous ces jeunes, en particulier, des sentiments, des émotions … si forts qu’il me semble qu’ils sont à la ressemblance de ceux d’un père pour ses enfants.  

               

    N’allez pas croire qu’il s’agit là seulement d’épanchements affectueux ; ni, non plus, d’une captation affective (antichambre du chantage du même qualificatif), NON !  Car lorsque j’ai éprouvé pour eux (et le eux c’est souvent vous) ces débordements émotionnels ce n’est pas, d’abord, lorsque nous étions ensemble (en camps, à l’aumônerie, chez eux, …) mais surtout lorsque nous vivions une étape vers leur pleine autonomie (fin d’année, fin de projets, fin d’une préparation de sacrement ou lorsque je célébrais précisément ce sacrement, …), l’achèvement d’un accompagnement pour qu’ils vivent leur vie propre sous le regard de Dieu qui par Jésus Christ leur dit : « Tu es mon fils bien aimé … » (Mat 3,17 ; 17,5 Mc 1,11 ; 9,7 Lc 3,22 ; 9,34 Jn1,34). En ce sens Joseph me parait le modèle du serviteur quelconque pourtant si pleinement concerné.  

      

    Ce soir, en tenant la figurine de Joseph entre mes doigts, je veux me mettre à son école pour apprendre à sa suite comment, tout au long de ma vie, être disponible à favoriser une fécondité qui n’est pas de ce monde, une fécondité invisible, la fécondité de Dieu. Ce service, je crois, s’appelle paternité spirituelle. 

     

    Noël, bientôt, à toi de faire ta crèche. Prends le temps, toi aussi, de méditer sur chacun des personnages. N’oublie pas d’envisager que tu es appelé, tour à tour, à être l’un d’entre eux.   

     

    Le 09/12/2008
    P. Christophe Boudéreaux  


     


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