• LE CHIEN DU BERGER


    C’est le temps de l’Avent, bientôt Noël, je vais faire ma crèche (cf. message 2004). Une amie m’en a offert une toute simple, en bois, fabriquée par un malgache. Cette année ma crèche ne sera pas classique. Les santons traditionnels n’y seront pas. Il y aura la sainte famille bien sûr, l’âne (cf. message 2005) et le bœuf, c’est heureux mais rien d’autres. Pas d’ange, pas de berger ni de mouton et par conséquent pas de chien.

     

    Il va me manquer ce chien. Est-ce parce que je n’en ai pas ? Peut-être … Je crois plutôt que, ce soir, en imaginant la sainte nuit où  le nouveau-né emmailloté sera dans la crèche, accompagnant les bergers (cf. message 2003) et leurs moutons (cf. message 2006). il ne peut pas n’y avoir pas de chien. Il va de soit pour moi que dans les collines à l’entour de Bethléem, le chien est présent qui garde le troupeau. 

    Notre société compte avec faveur et bienveillance ce compagnon à quatre pattes, il n’est pas le moins quotté de nos « 30 millions d’amis ». Mais il n’en était pas de même il y a 2000 ans en Israël. En effet, à l’époque de Jésus, les chiens étaient surtout sauvages, souvent en meute agressifs et … charognards. En témoignent dans la Bible les expressions de malédictions telles que : « dévoré par les chiens » (cf. Ex22,30 - 1Ro14,11 ; 16,4 ; 21,19et23 ; 22,38 -  2Ro9,10 et36 – Ps67,24 – Jg15,3) ou les signes de malpropreté du chien qui retourne à son vomissement (cf. Pr26,11 – 2Ph2,22 …). On comprendra mieux encore le degré de pauvreté atteint par Lazare dont les plaies étaient léchées par les chiens (Lc16,21) ou l’humiliation de la samaritaine qui compare son peuple aux petits chiens qui ramassent les miettes (cf. Matt15,26 ou Mc7,27).

     

    Pourtant c’est par comparaison aux chiens qui lapent que Dieu fait choisir ses guerriers par Josué (Jug7,5)  Faut-il n’être que de noble extraction et de bonnes manières pour servir Dieu ? S’il en était autrement, l’enfant Dieu ne serait-il pas né en grande gloire comme il se présentera aux jours derniers ?  

    Par ailleurs, le chien est également signe de fidélité. C’est bien ainsi qu’il faut considérer le chien de Tobie (Tob6,1 et 11,4). Présence discrète qui peut-être signe de protection divine lorsque le chien ne se comporte pas comme on pourrait s’y attendre et spécialement lorsqu’il n’aboie pas comme il le fait trop souvent (cf. Ex11,7 – Jud11,19).  

     

    Ce soir j’observe le chien qui s’interdit de japper ou grogner devant la crèche, tout au plus gémit-il et surtout il bat de la queue pour dire son excitation, sa satisfaction. Il se comporte comme se comportèrent les chiens en faveur du chef de guerre assyrien Holopherne  selon les prédictions de Judith afin qu’il prenne le pouvoir sur Jérusalem (Jud11,1-23).

    Or Jésus, le Messie ne vient-il pas prendre le pouvoir sur Israël et le sauver ? Ainsi je comprends grâce au chien de la crèche, qui lui aussi témoigne, que « s’accomplissent les Ecritures » (Jn19,36) et que l’on dise comme il se fit au pied de la Croix « Vraiment cet homme est le Fils de Dieu » (Mc15,39 ; Mt27,54 ; Lc 23,47 ; Jn 19,30)

     

                Noël, bientôt, toi qui es prêt de ta crèche, prendras-tu le temps d’observer, écouter, méditer, … adorer ? En Ouvrant les yeux de la foi et laisses toi surprendre par la Révélation : C’est lorsqu’il ne s’y attend pas que Dieu visite son peuple.

    Alors, en ce temps de Noël, n’oublie pas de méditer devant la crèche.          


    Le 07/12/2007
    P. Christophe Boudéreaux



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