• PELERINAGES : lieux spirituels ou lieux sacrés ?

                Considérant la réalité selon laquelle on peut dire que l’expérience spirituelle ne coïncide pas exclusivement avec l’expérience religieuse.  Le phénomène particulier du « tourisme de mémoire » qui conduit les visiteurs des plages du débarquement ou des visiteurs des sites de la "Grande Guerre" au recueillement fait de celui-ci une sorte de pèlerinage profane où, vraisemblablement, les touristes peuvent vivre une expérience profonde que d’aucun qualifiera d’expérience spirituelle. Ne peut-on pas préférer un qualificatif plus explicite que « spirituel » pour désigner un lieu que l’Eglise propose pour s’aventurer dans l’intériorisation, le recueillement, la prière jusqu’à l’adoration ?

    Par ailleurs, de nombreux groupes revendiquent la capacité d’animer et de conduire des propositions spirituelles (pensons aux nombreux groupes, parfois des sectes mais aussi des groupes qui se disent laïcs, qui fréquentent le Mont Saint Michel par exemple). Le qualificatif « Saint », plus juste  en stricte rigueur théologique pour qualifier ces lieux, est aujourd’hui plutôt réservé pour désigner les lieux où vécu le Christ. Par conséquent, le qualificatif « Sacré » entendu et compris comme un synonyme de « consacré » nous semble le plus  explicite mais aussi le plus traditionnel et est de nature à permettre de signifier la préséance de l’Eglise sur les lieux qu’elle désigne pour inviter à s’y rendre parce qu’ils favorisent la rencontre de Dieu.

     

     

    De multiples lieux :

     

                Cette mise en marche ou en déplacement (voiture, vélo, …) pour se rendre dans un lieux consacré s’appelle pèlerinage. S’il est vrai que se rendre à l’église, appelé par le son des cloches, pour se rendre à la messe dominicale correspond à la définition ci-dessus, il faudra tenir compte que ce qui désigne le pèlerinage sera aussi le caractère exceptionnel ou événementiel de ce déplacement.

    V        Ainsi défini, ne peut-on pas considérer que les fêtes patronales sont la forme première du pèlerinage  surtout lorsqu’elle oblige à se déplacer ? On pensera en particulier aux nombreuses églises et chapelles qui ne sont plus desservies régulièrement. 

    V        Ce jour de fête pourra être l’occasion d’une messe pro populo avec mémento des défunts de l’année écoulée par exemple. Il pourrait offrir l’occasion de propositions paraliturgiques et spécialement diverses bénédictions qui mettent en valeur l’office curial :

    W      bénédiction des fonds baptismaux, surtout si c’est dans le temps de Pâques ;

    W      bénédiction du cimetière ;

    W      bénédiction d’un lieu de dévotion à proximité de l’église ;

    W      bénédiction des maisons des nouveaux mariés ou nouveaux arrivants ;

    W      bénédiction des nouveaux nés de l’année ;

    W      etc. 

    V      Le pèlerinage vers un lieu « sacré », nous l’avons vu se fait sur invitation ponctuelle (date de la fête patronale par exemple) ou permanente pour une dévotion particulière le plus souvent. Dans ce dernier cas cela suppose que le lieu soit accessible.

    W      Se posera alors la question (déjà abordée dans le chapitre sur le tourisme) de l’ouverture des églises et chapelles. Ces édifices ne sont pas les seuls à inviter aux dévotions c’est pourquoi il sera bon de s’interroger sur la place réservée aux :

    W      Oratoires (statuts protégées ou petites chapelles) ;

    W      Fontaines (ou puits sous la protection d'un saint),

    W      Calvaires (A ce propos, une étude de l’histoire des croix de mission et croix de chemins pourrait s’avérer fort dynamisante pour les paroisses et pourrait favoriser leur réappropriation par le voisinage en vue d’un entretien et un fleurissement).

    W      grottes de Lourdes.

         

          Ceci suppose d’envisager de recenser et valoriser tous ces lieux (oratoires, fontaines, calvaires et grottes de Lourdes). Ne serait-il pas opportun de soutenir leur entretien et valorisation ? Déploiements paraliturgiques tels que des temps de prière avec dépôt d’une composition les jours de fête ou à une date plus proche, dépôt d’un rameau par les enfants encadrés par des grands jeunes à chaque calvaire, marches pèlerines ou processions, …etc. 

    Par ailleurs et pour s’y aider, une attention et une valorisation de la toponymie religieuse pourront s’avérer judicieuses.

     

    Père Christophe BOUDEREAUX
    Le 16/04/2009


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :