• « Neurones en Danger ! »

     

    La télévision sature l’imagination

                L’imagination est une faculté dont l’organe est le cortex cérébral (« cerveau cognitif ») qui conserve les sensations reçues par les organes des sens et qui, par le jeu de l’intelligence, les rappelle en simulant leur présence. Ces rappels, représentation en l’absence de l’objet à partir d’une image, d’une odeur, d’un son, …sont appelés les fantasmes.

    L’imagination est une des sources de notre affectivité. Elle se situe entre les sens externes (vue, ouïe, odorat, tact et goût) et l’intelligence. En effet en sollicitant le souvenir des connaissances (ici des impressions), elle crée de nouveaux fantasmes, « l’intelligence par l’image », l’imagination forme, par abstraction, les idées et concepts. L’imagination et donc pour notre intelligence, la source de connaissances.

    L’imagination constitue la « réserve mentale » des idées, des informations, des références, … Plus sa source est riche, diversifiée et fondée sur des impressions fortes, plus l’imagination sera féconde en diversification des ses déclinaisons.

    Par tout ce qui précède, on comprend comment la projection, rapide et massive, d’images et de sons artificiels et univoques sature le cerveau qui ne peut assimiler les connaissances et appauvrit l’imagination.

     

     La télévision fatigue ou hypnotise

                La télévision projette des images caractérisées par un manque de stabilité, qui sautillent, par une variation rapide de brillance. Ces images lumineuses intermittentes provoquent une hyperstimulation de l’œil et du cerveau qui entraîne une fascination des enfants qui les amène à regarder fixement l’écran.

    Par cette hyperstimulation, la télévision est comparable à une drogue, elle peut entraîner une dépendance. On a d’ailleurs constaté, chez certains enfants, un véritable comportement compulsionnel (irrésistible) vis-à-vis de cette stimulation lumineuse.

    La télévision entraîne fatigue physique, fatigue visuelle,  agitation, altération du sommeil paradoxal. Ces stimulations finissent par perturber la vigilance diurne et altérer ainsi les capacités d’attention de l’enfant. 

    La télévision quand elle force et contraint l’attention peut hypnotiser.        

     

     La télévision trouble la perception du réel

                La limite entre réel et imaginaire reste floue jusqu’à l’adolescence, elle se constitue lentement à mesure de la croissance. Or la télévision efface la frontière entre réel et irréel qui lui rend difficile de mesurer la conséquence de ses propres actes en le détachant du vrai monde sur le plan du concret comme de la temporalité (par la confusion du passé et du futur). Le conte, par l’introduction classique du : « Il était une fois … », ne permet pas de pareilles confusions.

    Ce flou, cette confusion entre réel et irréel, peu participer à provoquer des instabilités émotionnelles et par là des difficultés émotionnelles. Il peut susciter également une fuite du concret, par préférence de l’imaginaire, et la tentation d’échapper à la réalité. On peut en dire autant des jeux vidéo. 

     

    La télévision influence les rêves.

                La télévision en « bombardant » de sons et d’images submerge l’imaginaire des enfants si naturellement riche et fécond. La télévision, à l’inverse des jeux et de la lecture, enlève la possibilité pour l’enfant de se créer son « propre film ». L’image mobile, l’usage du triple langage : visuel, verbal et sonore, donne à la télévision, par l’imposition d’une ambiance émotionnelle, une force de suggestion et d’influence bien supérieure aux rêveries provoquées par le récit d’un conte. Il suffira pour s’en convaincre d’observer que leurs jeux et références sont d’inspiration télévisuelle. 

    Par ailleurs, les modèles artificiels et inaccessibles, les héros auxquels s’identifient les enfants peuvent être source de perturbations en produisant des frustrations et un « vieillissement » psychologique prématuré en provoquant chez l’enfant une dévalorisation de sa propre image, de son milieu familial, social ou culturel.

     

    La télévision contribue au modelage de l’enfant

                Par son influence sur l’imagination, la télévision modèle les enfants selon les stéréotypes qu’elle véhicule. Dès son plus jeune âge, l’enfant cherche à imiter d’abord ses parents, puis le reste de son entourage selon le degré de proximité. Or, de plus en plus, la télévision s’impose précocement et l’on devine son influence spécialement sur les jeunes enfants, ceci bien avant l’école.

    La considérable influence de la télévision vient participer à la structuration de l’enfant selon une conception du monde et façonne uniformément les jeunes spectateurs et, à moindre degrés, les adultes. Ainsi se produit une sorte de standardisation des personnes. 

      

    La télévision influence l’intelligence

                S’il est vrai que par sa médiation la télévision provoque un élargissement des connaissances des enfants ; en saturant et gavant l’imagination des images qu’elle fournit, la télévision perturbe l’intelligence. La posture passive du téléspectateur inhibe son esprit critique.

    La vitesse des informations transmise par le média cathodique ne donne pas le temps de réfléchir ce qui favorise les simplifications et les stéréotypes.

    Par ailleurs la télévision, en favorisant le spectacle, sollicite la sensibilité et l’émotion plus que la raison. Non seulement ce bain culturel ne favorise pas la spéculation mais surtout il place la capacité à s’intéresser en rapport avec la qualité du spectacle, du show. Ceci conduit à rendre difficile la concentration et l’attention sur un même sujet.

     

     Et en ACM ?

                Héritiers de l’éducation nouvelle qui repose sur la confiance dans les ressources propres à chaque personne et qui vise à leur plein épanouissement par une éducation globale, l’animation ne peut pas considérer positivement  la télévision qui met la personne en situation de spectateur et de consommateur passif. Bien au contraire les ACM qui se veulent être des lieux qui font rupture d’avec les rythmes ordinaires ne peuvent que, étant donné ce que nous avons vu plus haut, éviter la télévision et pour tout dire la bannir.

     

                Une exception cependant pourra être faite à l’occasion d’un événement incontournable tel  que la finale de la coupe du monde de Football, surtout s’il s’agit de l’équipe nationale ou d’un événement du même genre et, peut-être, à l’occasion d’une épidémie obligeant l’alitement de la quasi-totalité des animateurs.    

     

    P. Christophe BOUDEREAUX

    Source : « Apprends nous à prier » n°52 04/2002

     


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  • Le Code d’Action Sociale et des Familles (CASF) art. R 2334-10 et 11 évoque des informations que l’organisateur d’un centre de vacances ou de loisirs doit fournir au préfet du département du déclarant qui doivent lui permettre, en concertation avec la Protection Maternelle et Infantile (surtout pour les mineurs de moins de six ans), « l’adaptation aux besoins et aux rythmes de vie des enfants ».

    Les article R 227-23 à 26 du CASF précisent que « Ce document prend en compte, dans l’organisation de la collective et lors de la pratique des diverses activités, et notamment des activités physiques et sportives, les besoins psychologiques et physiologiques des mineurs. »

    Plus spécialement, l’article R 227-25 (lui même précisé dans l’article 3 du décret n°2002-885 relatif au projet éducatif) parle d’un «document d’accompagnement élaboré par la personne qui dirige le centre de vacances ou de loisirs, en concertation avec les personnes qui anime le séjour, qui précise comment il met en œuvre le projet éducatif en précisant « les conditions de réalisation ».

     

    Ce document est « élaboré en concertation avec les personnes qui animent le séjour ».

     Il  « prend en considération l’âge des mineurs accueillis ».

    « Il précise :

    1.      La nature des activités proposées en fonction des modalités d’accueil, et, lorsqu’il s’agit des activités physiques ou sportives, les conditions dans lesquelles celles-ci sont mises en œuvre ;

    2.      La répartition des temps respectifs d’activités et de repos ;

    3.      Les modalités de participation des mineurs ;

    4.      Le cas échéant, les mesures envisagées pour les mineurs atteints de troubles de la santé ou de handicap ; 

    5.      Les modalités de fonctionnement de l’équipe constituée du directeur mentionné au premier alinéa, des animateurs et de ceux qui participent à l’accueil des mineurs ; 

    6.      Les modalités d’évaluation de l’accueil ;

    7.      Les caractéristiques des locaux et des espaces utilisés. »

     

     

                Le terme de Projet Pédagogique n’est pas évoqué dans les derniers textes législatifs. Cependant, cette notion banalisée, en France, dans le milieu de l’éducation populaire au cours des années 70, reste utilisé même dans l’administration Jeunesse et Sports.

     

     

                En conséquence, par commodité et par habitude, nous appellerons Projet Pédagogique (PP), le document qui précise la mise en œuvre du projet éducatif (lui aussi obligatoire) par une unité d’animation c’est à dire un ACM (avec ou sans hébergement), un séjour de vacances, un club, une section sportive ou artistique, un accueil périscolaire, etc....

     

     

    Ce document propose une série de questions et thèmes auxquelles il est bon de penser en vue d’organiser le meilleur Accueil Collectif de Mineurs. (NB :La liste des questions à traiter n’est pas exhaustive et les propositions de réponses ne sont que suggestives). 

     

    THÊMES

     

    PRATIQUEMENT

    (matériellement, concrètement)

    EDUCATIVEMENT

    (comment sert-il le PE ? l’ambition éducative)

    Modalités d’accueil des mineurs

    §         Caractéristiques, nombres

    §         Arrivée

    §         Départ

     

    Placement dans les chambres

    Une équipe de service à disposition

    Les enfants doivent participer aux tâches quotidiennes

    Le personnel de service pourra inviter les enfants à participer.

    Nature des activités proposées :

    §         Sportives

    §         Culturelles

    §         Manuelles

     

    Conditions dans lesquelles celles-ci sont mises en œuvre

    Vérification des diplômes des prestataires .

    Choisies ou contraintes (c’est dans le tract) ?

     

    Répartition des temps respectifs d’activités et de repos 

     

    §         Coucher

    §         réveil

    §         lever

    §         incidents de nuit 

    §         sieste

    §         temps calme

     

    Les enfants doivent tous dormir

    Les enfants dormiront chacun selon leurs besoins

     

    Modalités de participation des mineurs 

     

    Mise en place d’une boîte à idée

    Consultation en grand groupe

    Fonctionnement par équipe

     

    L’équipe :

    constituée du directeur, des animateurs et de ceux qui participent à l’accueil des mineurs

     

    Les modalités de fonctionnement

    Fonctionnement démocratique ?

    Tendance directive ou non ?

     

    Les caractéristiques des locaux et des espaces utilisés

     

    Existence de dortoirs de 20 personnes

    Les couchages sont en 5 chalets.

    Les enfants doivent s’adapter

    Les locaux seront adaptés pour le plus grand confort des enfants.

    Voyage :

    §         Chef de convoie

     

    Un ou plusieurs cars, temps de voyage nécessaire, etc.

    Les enfants n’aiment pas le voyage, il se fera donc de nuit pour leur éviter de trop subir cette contrainte.

    Hygiène :

    §         Toilette

    §         Douche

    §         Rangement

    §         Le linge

    Douches collectives ?

    Douches en sous-sol ?

    Les jeunes pris en charge sont sans problème sur cette question

     

    Santé :

    §         Assistant sanitaire

    §         Actes médicaux

    §         Contagions

    Affichage des numéros d’urgence et utile

    Point chaque soir entre l’assistant sanitaire et le directeur.

     

    Les enfants seront contributif du respect de l’ordonnance.

    Esprit de la mise en place.

     

    Relation avec les familles :

    §         Téléphone

    §         Courrier

    §         Visites

    Une chambre d’amis est disponible. Les téléphones portables ne captent pas.

    Les jeunes doivent apprendre à se passer de portables.

    Le portable est aujourd’hui incontour-nable et utile.

    Les repas

     

    La restauration se fait dans le self d’un collège.

    Les enfants goûterons des plats nouveaux une fois par jour.

    L’argent de poche,

    les vols

     

    Les objets de valeurs sont interdits par le règlement intérieur.

    Rien ne suscitera la délation.

    Sanction,  punition, récompense, 

    L’échelle des punitions est lister dans le règlement intérieur.

    La punition est rejetée, …

     

    Accueil de mineurs atteints de troubles de la santé ou de handicap

     

    les mesures envisagées

    Les locaux sont adaptés,

    Un agent de vie est affecté au séjour

    Les enfants pourront pousser le fauteuil roulant.

    Le mot : « Mongol » est interdit.

     

    On lira utilement le document : « La vie quotidienne en CVL »

                P. Christophe BOUDEREAUX


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  • BESOIN / DESIR / PROJET / EDUQUER

     

    I    DU BESOIN A L’EDUCATION

                Qu’est-ce qu’un besoin ? De façon très « simpliste », on peut dire qu’un besoin est ce qui s’exprime de façon incompressible ou presque. En psychologie on dira compulsif.

    Dès le début de son existence terrestre, l’homme exprime des besoins. En effet, le nourrisson ne fait pas autre chose en pleurant ou criant en réaction a des besoins vitaux qui s’imposent à lui : la faim, la soif, le sommeil, etc…

    Ce n’est que plus tard, selon ses capacités, que l’enfant exprimera ses besoins par les actes (tester, découvrir…) et la parole (expression orale, gestuelle ou autre)

     

    On peut classer les besoins en quatre catégories :

     

    BESOINS

    NB : liste non exhaustive à compléter.

    VITAUX

    (physiologiques)

     

    ò La faim ;

    ò La soif ;

    ò Le sommeil ;

    AFFECTIFS

    (psychologique)

    Ultérieurement, il leur sera donné le nom de geste d’ AMOUR.

    òDouceur ;

    ò Sécurité ;

    ò Attention

    ò Reconnaissance ;

    ò Confiance ; Etc…

    DE SECURITE

    (autre qu’affective)

    Les 2 derniers points sont les lieux où se jouera l’ AUTONOMISATION

    ò Protection ;

    ò Respect ;

    ò Règles ;

    ò Repères ; Etc…

    DE GANDIR

    (épanouissement)

     

    ò Découvrir/Liberté ;

    ò Tester (épanouissement de 5 sens) ;

    ò S’exprimer ;

    ò Comprendre ;

    ò Jouer ; Etc…

     

                Presque toujours, la satisfaction d’un besoin se fait par l’aide d’un tiers (cf. le nourrisson et sa maman). Le besoin doit donc être exprimé. Le nourrisson changera d’attitude ou pleurera par exemple.

    A mesure qu’il grandit, l’enfant apprend à communiquer ses besoins. Il est ainsi socialisé par la médiation d’un moyen de communication : le langage. L’expression des besoins par la médiation du langage et l’adaptation de ceux ci à une culture qui suggère ce qui convient ou non, ce qui se fait ou ne se fait pas, … leur fait subir une transformation (conversion) : Et le besoin se fait désir !

     

    En latin, « INFANS » signifie : « qui ne parle pas » et « EDUCARE » : « sortir de » Ainsi, on pourrait comprendre le mot EDUQUER comme : Sortir du silence, c’est à dire donner la possibilité de passer du besoin au désir.

    Cette évolution est indispensable à l’ « autonomisation » l’humanisation (au sens qui rend plus humain) de la personne qui découvre la nécessité de sa relation aux autres. Ici commence l’aventure de la RELATION.

     

                Progressivement, les besoins de l’enfant l’orientent de l’état de dépendance à l’état d’autonomie. L’analyse des besoins devenus désirs (exprimés par l’enfant ou son entourage) permettra de bâtir le projet pédagogique et d’animation. Le plus souvent, le projet se construit grâce à la rencontre des désirs de celui ou ceux qui le construisent et celui ou ceux qui en bénéficient.

    C’est pourquoi nous aborderons ci dessous, la question du Projet à partir des besoins.

     

     

    II     LE PROJET A PARTIR DES BESOINS OU DESIRS

     

                L’action éducative, si elle existe de fait dans la seule rencontre d’un enfant avec un adulte, est sujette de l’initiative de l’adulte qui ne peut faire autrement que de projeter ses désirs et images ou valeurs sur celui ou celle pour laquelle il souhaite agir ou non.

     

    S’il désire agir, l’adulte, ne peut agir qu’au nom de ses valeurs. Ici, nous entendrons par valeurs : un ensemble de références qui donnent sens au monde. Elles sont d’ordre politique, philosophique ou spirituelle (dans cette perspective, on peut dire qu’il n’y a pas d’éducation « neutre ». En conséquence, il serait bon de s’interroger sur les institutions ou association qui se disent «neutres»). Ces valeurs s’inscrivent dans un cadre d’action, elles sont par essence éthiques, morales puisqu’elles définissent ce qui est bien ou mal, beau ou moche, bon ou mauvais, …

     

                Sujet désirant, agissant au service de l’enfant, l’éducateur agit obligatoirement dans la rencontre d’un autre sujet (l’enfant, le jeune… ) qui a, lui aussi, ses propres désirs.

    Par voie de conséquences, le projet éducatif ou pédagogique de l’éducateur - animateur, s’il précède les attentes ou désirs du public auquel il s’adresse ne pourra faire l’économie d’une mise en adéquation avec les attentes ou désirs de ce dernier.

     

                Toute pédagogie, digne de ce nom vise l’EPANOUISSEMENT de la personne. Toutes les pédagogies veillent à satisfaire les besoins vitaux et fondamentaux et se proposent de les orienter en conformité avec les valeurs qui les sous-tendent.

    Ce projet d’épanouir, d’épanouissement, rejoint la progressive évolution des besoins de l’enfant qui s’orientent, nous l’avons vu ci dessus, de l’état de dépendance vers l’état d’autonomie.

     

     

                Ces deux notions semblent contradictoires :

     

    DEPENDANCE

    AUTONOMIE

    ò Sécurité

    ò Autorité, règles, limites

    ò Références, modèles,

    ò Etre guidé

    ò Communiquer, être écouté, partager,

    ò Amour, attention, être apprécié,

    ò Reconnu, soutien affectif,

    ò Se situer dans un groupe, être respecté, appartenir au groupe,

    ò Justice, égalité,

    ò Indépendance, se sentir responsable,

    ò Prendre des initiatives, s’affirmer, se différencier

    ò Etre soi même

    ò Liberté

    ò Bouger, s’amuser, se débrouiller,

    ò Evasion, s’exprimer, créer,

    ò Imaginer, rêver

    ò Solitude / intimité

     

    ò Prendre des risques, expérimenter,

     

                L’animateur, l’éducateur, veillera à répondre aux besoins ou désirs des enfants à partir de ses objectifs.

    Par exemple : à l’obligation légale de sécurité qui pourrait conduire à une forte dépendance par une approche trop sécuritaire de sa mission ; l’animateur veillera à responsabiliser, selon la progression du public auquel il s’adresse, afin de servir son projet d’autonomisation ou d’éclairer le désir d’autonomie du jeune.

     

                Une option pédagogique consistera donc dans l’art de faire se rencontrer et s’équilibrer les besoins ou désirs de l’enfant, du jeune avec ceux de l’éducateur. Pour éviter l’arbitraire, ce dernier privilégiera, pour les servir, les désirs déclinés dans son projet.

     

    P. Christophe BOUDEREAUX

     


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  •             Les notions de Projet Educatif et/ou Pédagogique ne sont pas des nouveautés pour le secteur socio-éducatif. Il y a déjà longtemps que les directeurs et esponsables des patronages, les considèrent  indispensables à une proposition éducative digne de ce nom.

    Efforçons-nous de voir si les orientations du législateur rejoignent la “culture” de mise en projet développée par les associations socio-éducatives héritières de ce patronages (à la FSCF en particulier).

                Tout d’abord, comment procédons-nous ? Chaque ACM (Accueil Collectif de Mineurs, ex Centre de Vacances et de Loisirs) vise un Projet  (lui-même composé de plusieurs objectifs)

    LE PROJET peut se définir comme :          “ce que l’on a l’intention de faire”.

                La clarification de l’intentionnalité passe par trois phases incontournables que nous résumons en trois questions : 

     

    ð      Quoi ? Quelle est l’Action et le but de ce que l’on projette de mettre en place ? Dans un contexte relativement précis (un espace géographique, humain et temporel), des individus devront réaliser : .....

     

    ð      Pourquoi ? Il s’agit de clarifier les raisons qui motivent le projet. Les raisons peuvent être multiples. Par opportunité (circonstanciée, matérielle ou relationnelle), souvent, par tradition héritée, par émulation d’un groupe, etc... . Assez communément, les véritables raisons seront dites, souhaitées et préférées “gratuites(au sens généreux et “sans arrière pensée”). Aussi sincère que soit le groupe qui s’en explique, les choses ne sont pas si simples. Les projets associatifs, surtout s’ils sont d’une relative importance, sont rarement “neutres” (pour ne pas dire : “jamais”). Tout groupe génère en son sein des valeurs, une éthique, même si  elles ne sont pas conscientes ou officielles. Cette interrogation s’avérera très utile pour rédiger l’argumentaire nécessaire : à la rencontre des autorités publiques ou des partenaires, à la demande de subventions et à la conception des supports de communication.

     

    ð      Comment ? C’est ici la phase concrète de la rédaction du Projet. Il s’agira de lister les moyens matériels, financiers et humains.

     

                Dans un débat méthodologique les puristes prétendront, très justement, que la question du “Pourquoi ?” précède celle du “Quoi ?”. Cependant, pratiquement, si les valeurs et motivations induisent le Projet, elles le font,  très souvent, de façon informelle. Pratiquement, il est opportun de voir la question du “Pourquoi ?” après avoir décrit le projet global. Ainsi la question permettra, par déduction, une vérification des motivations qui fondent, parfois à l’insu de ses auteurs, le Projet.

                Un Projet réalisé doit toujours être évalué. Or : “Plus on est précis mieux on évalue” C’est la raison pour laquelle, lors de la rédaction d’un Projet, on veillera à décliner, subdiviser et décrire chaque point envisagé le plus clairement possible.

     

    P. Christophe BOUDERAUX


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  •             L’organisation d’un ACM (ex CVL) ne peut se réduire à l’organisation d’activités. Qu’il soit avec ou sans hébergement, l’ordinaire doit être prévu par l’ensemble de l’équipe pédagogique. Il passe obligatoirement par des aspects qui peuvent sembler anodins, sinon futiles, mais pour autant vitaux pour la réussite d’un séjour.

     

                Autant que le projet d’activités, la vie quotidienne est le lieu de la concrétisation du Projet Pédagogique. Elle s’organise et se débat en équipe sous la responsabilité du directeur. Elle doit s’inspirer du Projet Pédagogique et veiller à être en cohérence avec les options éducatives de l’association ou de l’institution (si elle en a).

     

                La vie quotidienne en ACM, concerne tout le séjour, on en parle rarement car on en fait pas la promotion (fait-on rêver avec le quotidien ?) ; pourtant, sans elle, point de projet ambitieux ou d’action qui se fasse dans la durée sans tension voir éclatement du groupe. La la vie quotidienne doit être appréhendée et mise en place avant même les activités,.

     

                La vie quotidienne peut offrir des opportunités d’animation pourvu que ce qui la constitue ne soit pas considéré comme des obligations.

    On pourra, par exemple, instituer des sortes de rituels (chanter après les repas, se réunir en conseil pour manger ou pour le goûter, faire un mot du soir avant le coucher, etc…) ou valoriser des moments ordinaires peu apprécié par de nombreux jeunes (douches sieste ou temps calme, vaisselle, etc…)

     

    La vie quotidienne est le lieu où se jouera, auprès des autres partenaires de l’éducation, la prétention éducative du projet pédagogique rédigé par le directeur d’ACM. L’animation en ce domaine sera sûrement, le plus apporté pour vivre autrement (plus joyeusement, plus sereinement, plus simplement, plus sainement, plus écologiquement, etc…) des tâches ou activités ordinaires, parfois ingrates.

     

    On abordera entre autre :

    1.      Les repas – Toilette / hygiène, Rangements

    2.      Coucher – réveil / lever petits incidents.

    3.      Courrier, sieste / temps calme – Le linge.

    4.      L’argent de poche, le vol, la sanction / punition ou récompense ;

     

    Par des approches ludiques, une qualité relationnelle, le jeu de la collectivité, … l’animation pourra affronter les défis de la vie avec ses aléas et ses regrettables incidents (vols, violences, accidents bénins, …), parfois des drames (suicides, décès, …)

     

                On prévoira aussi, bien sûr, la vie quotidienne de l’équipe d’animation qui, au diapason des jeunes qui lui sont confiés doit gérer : le sommeil et le repos ; sauvegarder l’intimité ; le rythme des réunions ; …etc de tous.

     

    P. Christophe BOUDEREAUX


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